C'est en 2005 que l'émission fit ses premiers gargouillis et diffusa ses fondateurs riffs distordus et autres hurlements de grizzlis sortis de leur torpeur hibernale (là aussi, un flou temporel, sinon artistique, règne). Si la composition des animateurs et animatrices muta au fil des années, le thème demeura monolithique : le punk DIY. Le punk prônant l'indépendance de l'industrie du disque, la débrouille, la (re)prise en main autonome des accords de guitare bruyants, le tout à bas prix (voire à pas de prix) dans une optique non-profit. Le punk criard et exubérant qui crache sur la guerre, l'exploitation économique, les flics, l'exploitation animale, le racisme, l'oppression religieuse, l'holocauste nucléaire, la destruction écologique, le sexisme, mais qui ne crache pas sur un disque de Crass ou Discharge, une bière ou même un sac de colle (avis aux amateurs).
Soyez assuré(e)s - et rassuré(e)s - qu'à "Détruire l'ennui" on privilégie la hargne gueulée, la rage d'un rythme de batterie joué trop vite et trop fort, les guitares saturées à l'extrême et les paroles bancalement contestataires. Le punk, terme restreignant pour le quidam, deviendra une épopée de plus de trente années, une véritable troupe en tournée dans le monde entier, empruntant diverses formes (car oui, le punk est par essence polymorphe) pour refléter les différentes réalités des contextes qu'il traverse. "Détruire l'ennui", c'est aussi des blancs gênants, des disques passés à la mauvaise vitesse, des enregistrements d'une qualité préhistorique, caverneuse et décomplexée.
L'émission peut s'enorgueillir d'avoir reçu irrégulièrement des invité(e)s, mais son noyau dur tourne autour de quelques personnes à la fois charismatiques et savantes qui ne manqueront pas de détruire l'ennui qui vous guette dans ce monde, il faut bien le dire, de merde.
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